«L'essor des rencontres en
ligne» ou la montée de la culture du
coup
d'un soir
CAM4.fr a souhaité faire le point sur
l’évolution des usages et des pratiques des Français
en
matière de
rencontre en ligne.
Observateur attentif des diverses formes de
sexualités
virtuelles, ce
site leader dans son domaine – les rencontres par
webcam
– a ainsi
cherché à en savoir plus sur l’évolution de la
fréquentation des
plateformes de dating à l’heure où le marché de la
rencontre en ligne
est bouleversé par le succès des applications de
géolocalisation.
Constituant une véritable enquête de référence, ce
sondage réalisé
auprès d’un échantillon national représentatif de 2
000
personnes
s’avère particulièrement riche en surprises et en
enseignements.
Brisant nombre d’idées reçues sur le profil, les
motivations et les
comportements des utilisateurs des sites de
rencontre,
ces résultats
mettent en lumière l’influence que peuvent avoir ces
nouvelles
technologies sur les comportements sexuels et
conjugaux
des Français en
contribuant notamment à la montée de la « hookup
culture
»,
c'est-à-dire de la culture du « coup d’un soir
».
Observatoire Ifop/CAM4 de la
rencontre en
ligne
plus de 20 ans après l’apparition des premiers sites
de
rencontre en
France 1, le site de webcam CAM4.fr a souhaité faire
le
point sur l’évolution des usages et
des pratiques des Français en matière de rencontre
en
ligne.
Observateur attentif des diverses formes de
sexualités
virtuelles, ce site leader dans son
domaine – les rencontres par webcam – a ainsi
cherché à
en savoir plus sur l’évolution de
la fréquentation des plateformes de dating à l’heure
où
le marché de la rencontre en ligne
est bouleversé par le succès des applications de
géolocalisation.
Afin de pouvoir observer ces tendances avec un
certain
recul, CAM4.fr a donc commandé
à l’Ifop une enquête dans le cadre du baromètre que
l’institut mène depuis plusieurs
années sur le sujet : ʺl’Observatoire de la
rencontre en
ligneʺ. Constituant une véritable
enquête de référence, ce sondage réalisé auprès d’un
échantillon national représentatif de
2 000 personnes s’avère particulièrement riche en
surprises et en enseignements.
Brisant nombre d’idées reçues sur le profil, les
motivations et les comportements des
utilisateurs des sites de rencontre, ces résultats
mettent en lumière l’influence que
peuvent avoir ces nouvelles technologies sur les
comportements sexuels et conjugaux des
Français en contribuant notamment à la montée de la
«
hookup culture », c'est-à-dire de la
culture du « coup d’un soir ».
Les enseignements de
l'enquête
A. La fréquentation des sites de rencontre est une
pratique de plus en plus répandue
- Une progression régulière de la fréquentation des
sites
de dating
- Plus de vingt ans après le lancement des sites de
rencontre en France, leur usage semble
être entré dans les mœurs : quatre Français sur dix
(40%) s’y sont déjà inscrits au
cours de leur vie, soit une proportion qui a doublé
en
l’espace de cinq ans (20% en 2010).
Des espaces où l’on on compte toujours
beaucoup
plus d’hommes que de femmes
- Au cours des dix dernières années, le nombre
de
personnes âgées de 18 à 69 ans s’étant
déjà inscrites sur un site de rencontre au cours de
leur
vie a progressé de manière
continue aussi bien dans la gent masculine que dans
la
gent féminine.
- Toutefois, les hommes (45%)
sont
toujours plus nombreux que les femmes (34%) à
avoir tenté l’expérience, sauf dans les rangs des
plus
jeunes (les 18-24 ans) où l’on
n’observe pas de déséquilibre entre les sexes (44%
des
filles versus 42% des garçons).
- Et si l’on se fie à la proportion d’hommes
actuellement inscrits sur un site – 15%, soit
deux fois plus que la proportion observée chez les
femmes (7%) –, les sites de
rencontre restent encore aujourd'hui des espaces à
dominante masculine.
- Si de nombreux sites affichent fièrement la parité
hommes / femmes dans leurs
publicités, les résultats de cette enquête révèlent
en
réalité qu’ils en sont très loin au
niveau global. D’après ces données, pour les
hétérosexuels, ce ratio se situerait en
moyenne plutôt aux alentours de deux hommes (63%)
pour
une femme (37%).
Des lieux de rencontre où l’on ne trouve pas
que
des célibataires…
- Alors que la proportion de célibataires
actuellement
inscrits sur ce type de site est plutôt
stable (21% en 2015, contre 19% en 2012), le nombre
de
personnes en couple qui y ont
créé ou conservé un profil a doublé en trois ans,
passant de 3% en 2012 à 6% en 2015.
- Certes, cette pratique est plus fréquente chez les
individus vivant en union libre (8%)
que chez les personnes mariées (4%), ce qui signifie
qu’elle doit probablement
s’estomper avec la durée ou l’intensité de la
relation.
- De même, si elle présente un caractère très genré
–
elle s’élève à 9% chez les hommes
contre 3% chez les femmes –, cela s’explique en
partie
par sa forte prévalence dans
les couples gays où le principe d’exclusivité
sexuelle
est beaucoup moins respecté.
- Il n’en reste pas moins qu’en raison du poids des
personnes en couple dans
l’ensemble de la population, ce taux signifie
qu’aujourd'hui, près de trois personnes
sur dix inscrites actuellement sur un site de
rencontre
ne sont pas célibataires.
Si la plupart de ces sites sont destinés à
des
célibataires, ils sont fréquentés en réalité
par un nombre élevé de personnes en couple
pouvant
être à la recherche d’un nouveau
partenaire, d’aventures extraconjugales ou de
relations virtuelles leur permettant par
exemple de tester leur potentiel de séduction
sans
forcément aboutir à une relation.
Pour les personnes en couple depuis peu de temps, il
faut
sans doute y voir un effet du
syndrome de « la peur de manquer quelque chose »
(fear
of missing out), sorte d’anxiété
sociale particulièrement nourrie par l’usage des
réseaux
sociaux et qui se traduit par la
crainte d’être empêtré dans une relation médiocre
alors
qu’on pourrait trouver quelqu'un
de plus conforme à ses attentes. Chez certains
hommes en
couple, le maintien d’un
profil sur un site peut apparaître ainsi comme un
moyen
de « laisser la porte ouverte » à
une rencontre avec un meilleur partenaire, le tout
dans
la plus grande discrétion.
Des outils qui ne sont plus réservés aux catégories
les
plus aisées
S’il y a encore une dizaine d’années, les usagers des
sites de rencontre présentaient un
profil beaucoup plus jeune et plus aisé que la
moyenne
2, les résultats de l’enquête
révèlent que cette pratique s’est désormais élargie
à
toutes les couches de la population.
- En effet, si l’usage des sites de rencontre reste
toujours plus élevé chez les jeunes –
50% des moins de 35 ans s’y sont déjà inscrits –, il
a
particulièrement progressé chez
les personnes âgées de 35 à 49 ans (40%) et chez
celles
âgées de 50 à 69 ans (31%).
- De même, avec la généralisation à toutes les
catégories sociales de l’accès à internet
(notamment au haut débit), cet usage s’est diffusé
dans
les catégories populaires au
point qu’il est désormais aussi répandu dans les CSP
-
(42%) que dans les CSP + (44%).
- L’analyse des données selon le revenu révèle même
que,
comme tous les autres lieux
ouverts à tous (ex : bal, rue, café,...), les sites
de
rencontre auraient tendance à être
plus investis par les catégories populaires que par
les
catégories les plus aisées 3.
L’essor de la fréquentation des sites de
rencontre semble donc aller de pair avec une
certaine démocratisation de leur clientèle, ce
qui
oblige à relativiser quelque peu
l’image « haut de gamme » qui peut leur être
accolée
par le positionnement marketing
très ʺCSP +ʺ adopté par certains
sites.
Des territoires de rencontre particulièrement
fréquentés
par les minorités
S’ils se démocratisent, les sites de rencontre n’en
restent pas moins des outils avant tout
adaptés aux « marchés restreints » (thin markets) :
leur
usage étant toujours beaucoup
plus répandu que la moyenne au sein des minorités
sexuelles, ethniques ou religieuses.
- L’usage des sites de dating est en effet une
pratique
largement majoritaire chez les
personnes homo ou bisexuel(le)s – 72% d’entre elles
s’y
sont déjà inscrites, soit deux
fois plus que d’hétérosexuel(le)s (37%) – et
particulièrement chez les gays/bis (76%).
- Lié à une ʺposition de minoritéʺ4, ce
surinvestissement sur les sites de dating se
retrouve au sein des minorités religieuses où le
nombre
d’individus s’y étant déjà
inscrits est plus élevé (49%) que chez les
catholiques
(38%) ou les athées (40%).
- Participant aussi à l’affirmation d’un sentiment
identitaire, la pratique religieuse joue
un rôle en la matière si l’on en juge par le nombre
de
catholiques pratiquants
réguliers en ayant déjà fait l’expérience : 45%,
contre
36% de non pratiquants.
Le site de rencontre reste donc un outil
privilégié pour les membres d’une minorité
recherchant des partenaires structurellement peu
nombreux dans la population dans
la mesure où il leur permet d’élargir
considérablement le nombre de contacts
potentiels avec des partenaires tout en leur
garantissant un certain anonymat.
Une tendance favorisée par l’usage croisant des
applications de rencontre
Un des facteurs du développement des plateformes de
dating tient à l’essor
considérable de l’usage des applications de
rencontre :
18% des Français en ont déjà
utilisé au moins une au cours de leur vie, soit une
multiplication par trois en trois ans.
- Très logiquement, l’usage d’une application de
rencontre s’avère particulièrement
répandu chez les jeunes de moins de 35 ans : 30% en
ont
déjà essayé, contre 17% des
35-49 ans et 9% des plus de 50 ans.
- De même, les résultats de l’enquête confirment sa
banalisation chez les gays et les
bisexuels – 55% d’entre eux en ont déjà utilisé –,
sachant que ce sont les premiers à
s’être emparés des technologies de géolocalisation à
des
fins sexuelles.
- Enfin, si l’on se fie à leur surreprésentation
dans
les rangs des étudiants (24%), des
travailleurs indépendants (28%) et des habitants de
l’agglomération parisienne (21%),
leur usage varie beaucoup en fonction du degré
d’équipement des smartphones.
In fine, lorsqu’on observe uniquement les
pratiques des utilisateurs actuels d’une
plateforme de dating, on remarque que seule une
minorité d’entre eux ont recours
exclusivement à un site web (42%) : la majorité
d’entre eux (58%) utilisent désormais
une appli, que ce soit de façon exclusive (12%)
ou
conjointement avec un site web
(46%)
Certes, chez les utilisateurs actuels d’un site de
rencontre, l’utilisation exclusive des
applis reste globalement limitée (12% en moyenne)
mais
elle s’avère un peu plus forte
chez les femmes (16%) que les hommes (10%), ce qui
en
fait sans doute un levier de
développement du dating on line dans une gent
féminine
qui s’était jusque-là montrée
plutôt réticente aux contacts virtuels par Internet
ou
par Minitel.
B. Les sites de dating sont d’abord des espaces de
flirt
et d’échanges sexuels virtuels
Ce sondage fait aussi voler en éclat certains clichés
selon lesquels les sites de rencontre
ne seraient qu’un médium permettant de se trouver de
nouveaux partenaires in real life.
Attestant ce que certains travaux universitaires
avaient
déjà pu constater 5, il montre en effet
que ces sites constituent pour nombre d’utilisateurs
des
espaces de sociabilité à part entière
permettant de se prêter à des jeux sexuels ou de
séduction dans un cadre purement virtuel.
Des espaces de flirt qui peuvent rester
strictement virtuels
Si une large majorité d’utilisateurs (69%) a déjà
réussi
à enclencher une conversation
avec un autre membre d’un site de rencontre, bon
nombre
d’entre eux en sont restés là,
sans chercher à transformer ce dialogue virtuel en
rencontre physique.
- En effet, les deux tiers des personnes ayant déjà
surfé
sur une plateforme de
rencontre (67%) ont déjà eu des conversations avec
d’autres membres d’un site
« sans chercher à le rencontrer dans la vraie vie ».
- Particulièrement répandue chez les femmes (70%) et
chez les jeunes de moins de 25
ans (79%), cette manière de « papillonner » en ligne
est
sans doute une façon de
tester ou de renforcer ses capacités de séduction en
toute discrétion.
- La dimension initiatique ou expérimentale de ces
échanges se retrouve aussi dans le
caractère érotique très explicite qu’ils peuvent
prendre
: plus d’un utilisateur sur deux
(57%) admet y avoir déjà eu des conversations à
connotation sexuelle.
Offrant la possibilité de se livrer à des
jeux de
séduction en toute discrétion, les sites de
dating constituent bien des « espaces de flirt
appréciés et fréquentés en tant que tels » 6
au point de ne pas avoir toujours pour vocation
de
passer du virtuel au réel.
Des outils favorisant le développement du « sexe à
distance »
Ces espaces virtuels facilitent aussi le
développement
de nouvelles formes d’activités
fantasmatiques et masturbatoires via des outils
interactifs (ex : webcam) dont l’attrait
repose sur le fait qu’ils permettent une excitation
mutuelle entre partenaires.
- En effet, ces sites constituent un terrain propice
à
la pratique du "sexting" si l’on en
juge par le nombre d’utilisateurs ayant déjà reçu la
photo d’un autre membre nu ou
dénudé (41% en moyenne), notamment parmi les jeunes
de
moins de 35 ans (50%) .
- Ce "sexting" prend d’ailleurs un caractère sexuel
de
plus en plus explicite au regard
du nombre d’utilisateurs (31%) ayant déjà reçu la
photo
d’un sexe (dickpic), en
particulier chez les gays et les bis où ce type
d’échange s’avère très répandu (67%).
- Enfin, les sites de dating forment un terreau
idéal à
l’expérimentation d’activités
sexuelles purement virtuelles telles que
l’observation
de striptease en ligne via une
webcam (31%) ou la masturbation réciproque derrière
une
webcam (15%).
De par l’anonymat qu’ils garantissent à leurs
membres, les sites de rencontre offrent
ainsi à leurs utilisateurs la possibilité de se
livrer à des jeux de sexuels qu’ils
n’oseraient pas forcément réaliser en
face-à-face,
notamment aux jeunes qui ne
disposent pas toujours d’un espace propre pour
s’adonner à de tels jeux
L’observation d’échanges sexuels virtuels sur les
sites
de dating confirme le constat de
certains chercheurs selon lesquels ces espaces de
flirt
et d’expérimentation favorisent le
développement « d’expériences nouvelles (…) dans le
domaine de la sexualité en ligne »,
notamment pour les jeunes chez qui ils facilitent «
la
découverte de nouvelles
expériences dites de "cybersexualité" » 7. De
manière
plus générale, on constate aussi
que cet usage virtuel des sites de rencontres à des
fins
sexuelles s’inscrit, au même titre
que la consommation de pornographie en ligne, dans
un
mouvement plus large
d’intégration des nouvelles technologies dans la vie
sexuelle des Français.
C. Les sites de rencontre contribuent davantage à
l’établissement de relations
sans lendemain qu’à la formation de relations de
longue
durée
Les résultats de l’enquête confirment l’idée – il est
vrai assez répandue – selon laquelle ces
nouveaux territoires de rencontre sont plus propices
au
recrutement de partenaires
occasionnels qu’à la formation de relations de
couple.
Des sites de rencontre de plus en plus
utilisés à
des fins strictement sexuelles
La hausse de fréquentation des sites de rencontre va
de
pair avec une banalisation de
leur usage à des fins purement sexuelles même si la
relation de couple demeure un
horizon régulateur pour la plupart de leurs
utilisateurs.
- En effet, si la mise en couple reste un idéal pour
la
majorité des usagers – 62% d’entre
eux déclarent souhaiter y établir une relation
sérieuse
–, ces derniers sont de plus en
plus nombreux à assumer le fait de n’y rechercher
que
des partenaires occasionnels.
- La proportion d’utilisateurs admettant n’y
rechercher
que « des aventures sans
lendemain » a effectivement fortement progressé au
cours
des trois dernières
années, passant de 22% en 2012 à près du double
(38%) en
2015.
- De gros écarts en fonction du sexe persistent
toutefois sur ce point : les femmes, pour
qui la sexualité fait l’objet d’un plus grand
contrôle
de soi, étant beaucoup moins
nombreuses (11%) que les hommes (50%) à n’y chercher
que
des relations passagères.
Ces données mettent ainsi en lumière un
décalage
intéressant entre le type de relations
recherchées par les usagers de ces sites –
aspirant
à une large majorité (62%) à nouer des
relations sérieuses – et les intentions des
partenaires qu’ils ont rencontrés sur ces sites,
perçus pour la plupart (66%) comme des personnes
en
quête de simples aventures 8.
Des plateformes qui débouchent surtout sur des
relations
sexuelles sans lendemain
La dimension sexuelle de l’usage de sites de
rencontre
transparaît aussi dans le nombre
croissant de Français ayant déjà eu un rapport
sexuel
avec quelqu'un rencontré via ce
type de site : 26%, soit un taux qui a doublé en
l’espace de trois ans (13% en 2012).
Ces sites ne contribuent pas pour autant à la
formation
de couples durables si l’on en
juge par le peu d’usagers ayant eu une relation
suffisamment longue pour aboutir à la
signature d’un PACS ou d’un mariage (17% au total,
24%
chez ceux ayant eu un RDV).;
- Nombre d’entre eux se sont pourtant déjà engagés
dans
une relation amoureuse avec
quelqu'un rencontré via ce type de site (49% parmi
l’ensemble des utilisateurs, 72%
parmi ceux ayant rencontré au moins un autre membre
en
vrai).
- Mais il semble que ces relations soient
fragilisées
par les spécificités des rencontres
en ligne qui, en ne collant pas au scénario
classique
d’une relation romantique,
tendent à être disqualifiées « en tant qu’espaces de
rencontres affectives »9 .
- En facilitant la dissolution du couple, les
conditions
de la rencontre en ligne
favorisent donc l’établissement de relations de
courte
durée, que ce soit dans le
cadre « d’aventures purement sexuelles » ou de «
relations sans lendemain ».
Si la plupart des sites de rencontre se
présentent comme un moyen de trouver l’amour,
ils contribuent en réalité peu à la formation de
relations de longue durée. Dans les faits,
on constate en effet qu’une grande part des
rapports
sexuels générés par ces sites ne
s’inscrivent pas dans un cadre conjugal stable
ou
durable.
L’usage sexuel de ces sites s’illustre tout
particulièrement dans le fait que la majorité
des usagers ayant vu au moins un autre membre en
vrai ont déjà vécu des « aventures
purement sexuelles » (56%) ou des « relations
sans
lendemain » (62%). A noter toutefois
qu’hommes et femmes ne perçoivent pas toujours
ces
relations de la même manière.
Alors que l’impression d’avoir vécu une relation
amoureuse est plus répandue dans la
gent féminine (72%) que masculine (68%), les
hommes
sont beaucoup plus nombreux
(64%) que les femmes (32%) à déclarer avoir déjà
eu
une relation purement sexuelle,
signe qu’ils ne s’investissent pas forcément
autant
que les femmes peuvent le croire
D. L’émergence de la « hookup » culture transparaît
tout
particulièrement dans
les comportements observés lors de la première
rencontre
In fine, l’observation des conditions de réalisation
de
la première date montre à quel point les
sites de rencontre constituent un terreau idéal aux
adeptes du « hookup » (coup d’un soir).
Obtenir un premier rendez-vous : une chance
qui
n’est pas donnée à toute le monde…
Si au total, près des deux tiers des personnes (68%)
ayant déjà surfé sur un site de
rencontre ont déjà obtenu un rendez-vous en vrai, ce
taux masque des différences en
fonction de l’âge, de la localisation, de
l’orientations
sexuelle ou du niveau social.
- Parmi ces variables, la plus intéressante à
souligner
est sans doute le niveau
socioprofessionnel dans la mesure où l’on n’observe
pas
du tout les mêmes logiques
de discriminations sociales entre hommes et femmes.
- En effet, dans la gent masculine, la proportion
d’hommes ayant déjà obtenu un
rendez-vous est beaucoup plus forte dans les
catégories
supérieures (ex : 85% des
travailleurs indépendants) que dans les catégories
populaires (ex : 58% des ouvriers).
- A l’inverse, dans la gent féminine, les femmes
exerçant des responsabilités
managériales (ex : 58% des travailleuses à leur
compte)
tendent à avoir plus de
difficultés à en obtenir que les femmes appartenant
aux
catégories populaires (72%).
Si ces résultats n’apportent pas vraiment de
surprises en montrant que les jeunes, les
Parisiens ou les minorités sexuelles obtiennent
plus
de contacts « réels » que la
moyenne des Français, ils révèlent toutefois que
certaines variables « lourdes » n’ont
pas du tout le même impact en fonction du
sexe.
En effet, si l’appartenance à une catégorie
supérieure semble jouer un rôle positif pour
les hommes, elle semble plutôt constituer un
frein
pour les femmes, comme si la
réussite sociale, l’exercice de responsabilité
ou la
détention d’un capital économique
pouvaient refroidir les ardeurs de leurs
potentiels
prétendants.
Des « mauvaises surprises » assez
fréquentes lors du premier rendez-vous
Cette enquête nous apprend également que la
première « date » s’est déjà avérée
décevante pour la plupart des personnes ayant
déjà
obtenu un rendez-vous en vrai
avec quelqu'un rencontré via un site de
dating.
- Les trois quarts des utilisateurs s’étant rendus à
un
rendez-vous (75%) sont ainsi déjà
tombés sur une personne qui ne correspondait pas au
profil affiché sur le site, leur
proportion ayant d’ailleurs tendance à croitre avec
l’âge et le niveau social.
- Et pour près des deux tiers d’entre eux (64%), ce
sentiment de déception a déjà été
suffisant fort pour qu’ils décident « d’écourter au
maximum la durée du rendez-
vous », les plus âgés et les plus aisés étant
particulièrement adeptes du genre.
- Les réactions des utilisateurs ne sont toutefois
pas
toujours aussi brutales : 61%
d’entre eux déclarent ainsi que s’ils ont déjà été
déçus
à cette occasion, ils n’en sont
pas moins restés « un certain temps avec cette
personne
par politesse ».
Cette déception peut prendre aussi parfois
une
forme de rejet encore plus brutale si
l’on en juge par le nombre d’utilisateurs (47%)
s’étant déjà retrouvés seuls à rendez-
vous sans que l’autre daigne les
prévenir.
- De manière générale, cette pratique apparaît très
genrée au regard du nombre
d’hommes déclarant s’être déjà faits « poser un
lapin »
: 60%, soit deux fois que la
proportion observée chez les femmes (28%).
- Toutefois, le taux observé chez l’ensemble des
femmes
dissimule de fortes disparités
en fonction de l’âge : les filles de moins de 25 ans
étant deux fois moins nombreuses à
s’être déjà fait poser un lapin (17%) que les femmes
de
50 ans et plus (35%).
- Plus largement, les victimes de cette pratique
sont
surreprésentées dans les rangs des
catégories populaires (62 % des ouvriers en ont déjà
été
victimes, contre 50% des
cadres) et des personnes en surpoids (58%, contre
28%
des personnes très minces).
Enfin, à cette occasion, les utilisateurs de
sites de rencontre ne sont pas l’abri de
comportements reflétant une certaine vénalité,
notamment de la part de la gent
féminine la mieux dotée sur le plan physique,
social
ou culturel.
- En effet, parmi les usagers ayant déjà eu un
rendez-vous en vrai, près de la moitié
des femmes (47%) ont déjà « accepté une invitation
(ex :
au restaurant) de quelqu'un
en sachant d’avance qu’elle n’allait pas donner
suite à
ses avances ».
- Paradoxalement, ce n'est pas au sein des jeunes ou
des
catégories populaires que ce
comportement est le plus répandu mais dans les rangs
des
femmes cadres (69%), des
plus diplômées (56%), des Franciliennes (52%) et des
quadragénaires (62%).
- De même, cette attitude semble plus répandue chez
les
femmes dotée d’un capital
physique supérieure à la moyenne si l’on juge par le
fait qu’elle diminue avec l’IMC :
de 38% chez les femmes en surpoids, elle monte à 54%
chez les femmes très minces.
Moment clé du passage du virtuel au réel, la
première rencontre en face à face est
souvent présentée comme un moment de romantisme,
de
ʺré-enchantement" de la
relation, alors même qu’elle semble souvent
susciter
un sentiment de déception voire
d’humiliation, surtout pour les moins bien dotés
sur
le plan physique ou social.
Une pratique du « sexe sans lendemain »
assumée
par une majorité d’usagers
A l’occasion de ce premier rendez-vous, on observe un
profond affaiblissement du
respect des grandes étapes du rituel de la date et,
plus
largement, de certaines normes –
prégnantes dans la gent féminine – comme
l’interdiction
de coucher le premier soir.
- Un peu plus de la moitié (52%) des personnes ayant
déjà
rencontré quelqu'un via un
site de rencontre se sont ainsi déjà retrouvées
directement à leur domicile (ou à celui
de leur partenaire) sans se fixer au préalable un
rendez-vous dans un lieu public.
- De même, la majorité des personnes ayant rencontré
quelqu'un via un site (55%)
admettent avoir déjà eu un rapport sexuel dès le
premier
rendez-vous, même si chez
les hétéros, cela reste moins dicible dans la gent
féminine (41%) que masculine (57%).
- Enfin, près de la moitié de ces personnes
reconnaissent avoir déjà eu un rapport
sexuel dès le premier rendez-vous « en sachant
d’avance
qu’ils n’allaient pas revoir
cette personne » (47%) ou bien « sans chercher
ensuite à
revoir cette personne « (46%).
Associées à des scénarios de rapprochement
accéléré, les sites de rencontre apparaissent
comme des espaces où la phase de sexualisation
de la
relation – c’est-à-dire la durée
entre la première rencontre et le premier
rapport –
peut s’avérer extrêmement brève.
Pour nombre d’utilisateurs, les sites de
dating
constituent donc un environnement très
propices à l’application du concept de one-night
stand. Participant à un mouvement
plus large, celui de la hookup culture, cette
tendance soulève toutefois le problème de la
satisfaction tirée de ces rencontres d’un soir.
Sur
ce point, notre enquête apporte
d’ailleurs un éclairage intéressant : si les
deux
tiers des personnes (68%) ayant déjà eu
un partenaire sexuel par ce biais sont
généralement
plutôt satisfaites de leur premier
rapport, les femmes s’avèrent deux fois plus
déçues
(45%) que les hommes (25%) après
un premier rapport avec une personne rencontrée
sur
un site de rencontre.
Le point de vue de l’Ifop
La généralisation de l’usage des sites de
rencontre favorise ainsi le développement de
deux tendances parallèles. D’une part, une
progression de pratiques sexuelles purement
virtuelles telles que le sexting ou
l’observation de
sex show via une webcam. D’autre part,
la diffusion de nouveaux scripts culturels
facilitant l’établissement de relations de
courte
durée, scripts conceptualisés aux États-Unis
sous le
terme de « hookup culture » 10.
Au sein des générations les plus imprégnées
par
la culture porn et les pratiques onanistes
qui en découlent, ces deux tendances – le sexe
virtuel et le sexe sans lendemain –
participent donc à un même mouvement de
réduction de
la sexualité à une activité quasi
solitaire, à une sorte de ʺ masturbation avec le
corps de l’autreʺ.
La généralisation de technologies adoptées
tout
d’abord par les gays (ex : applications de
géolocalisation, webcam,…) semble ainsi avoir
favoriser la banalisation d’un modèle de
ʺsexe sans lendemainʺ qui ne fut longtemps
observé
qu’au sein du milieu homosexuel11.
Il est vrai que les conditions spécifiques aux
rencontres en ligne, caractérisées par une
absence de contrôle social sur les comportements
sexuels des individus, créent un
environnement très favorable au recrutement de
partenaires occasionnels, notamment
pour les femmes12. Ainsi, les sites de rencontre
participent, plus que tout autre mode de
rencontre, à l’émergence d’une « hookup culture
»
dans laquelle la sexualité est
totalement dissociée de la conjugalité.
François Kraus, directeur d’étude à
l’Ifop
Le point de vue de CAM4
Cam4 analyse les chiffres concernant la «
sexualisation » des sites de rencontre :
Suivant les résultats de cette étude Ifop pour
CAM4,
l’essor des pratiques sexuelles et les
relations à courte durée, sur les sites de
rencontre, est indéniable ! Les chiffres, en
forte
croissance au vu des historiques de l’Ifop, sont
très parlants :
- 57% des utilisateurs ont déjà eu des
conversations
à connotation sexuelle
- 41% des sondés ont déjà reçu la photo d’un
autre
membre nu ou dénudé (sexting)
- 31% ont déjà reçu la photo du sexe (dickpic)
d’un
membre d’un site de rencontre
- 31% des utilisateurs ont déjà regardé un
striptease en ligne via une webcam
- 15% se sont déjà livrés à une masturbation
réciproque derrière une webcam.
Cam4 a connu un essor colossal qui est très
majoritairement dû à la
libéralisation sexuelle entre autre des Français
(au
6ème rang mondial de nos utilisateurs).
Notre site exclusivement amateur et ouvert à
tous,
est quant à lui 100 % sexué et s’appuie
sur le plaisir de s’exhiber gratuitement pour
devenir une star ponctuelle webosphère
adulte.
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